Préparation physique et mentale

Une préparation nécessaire

Se lancer dans l’aventure de la course au large n’est pas chose aisée. Naviguer seul ou en équipage nécessite d’une part une excellente condition physique et d’autre part une préparation mentale pour affronter toutes sortes de situations en mer. Nous avons demandé à notre skipper comment il organisait sa préparation pour la saison 2022.

Nous retrouvons Jean Galfione dans sa « grange ». Un espace qu’il a aménagé en véritable salle de sport. Ici, il dispose de tout le matériel nécessaire pour se maintenir en forme. Il profite de cet espace pour faire toutes ses séances d’entrainement.

© Yvan Zedda

Comment organises-tu ta préparation pour la Transat Jacques Vabre ?

Jusqu’à la mise à l’eau du nouveau bateau je navigue en Figaro avec Éric Péron ou sur des Class40 de copains de ponton. J’en profite pour accentuer ma préparation physique.
Début mai, la saison va commencer sur les chapeaux de roues avec 3 régates qui vont s’enchainer : le Grand prix Guyader, la Normandy Channel Race et Les Sables – Horta – Les Sables. La première quinzaine de mai va être extrêmement importante pour la mise au point du bateau.
Pour la suite de la saison, j’ai prévu des stages à Concarneau avec d’autres Class40 et des stages à Lorient également.

Combien d’heures par semaine consacres-tu à ton entrainement physique ?

Je m’entraine 4 fois par semaine en physique : cardio, musculation générale et spécifique, abdominaux et gainage. Comme j’entraine au saut à la perche, j’en profite pour faire les séances avec les perchistes. Sinon, j’ai aménagé une salle de sport dans ma grange.

Comment se prépare-t-on mentalement à passer plusieurs semaines, seul, en mer ?

Ce n’est pas un souci psychologique car en réalité ce n’est pas si long que ça. De plus, nous sommes en contact avec la terre à tout moment via internet et téléphone satellite. En revanche, il faut se préparer à se débrouiller seul pour gérer les problèmes et prendre les décisions.

Quel constat as-tu fait à l’issue de la dernière Route du Rhum concernant ta préparation ?

A la suite de la Route du Rhum 2018, j’ai remis à plat toute mon organisation. L’objectif était d’identifier les points d’amélioration et de planifier un programme d’entrainement adapté, de manière à progresser.

Avant 2018, je pense que j’étais un peu trop seul, je n’avais pas assez de périodes d’entrainement avec d’autres bateaux. L’absence d’entraineurs pour recadrer et orienter le travail sur l’eau était aussi un aspect à rectifier.

Qui sont les professionnels qui t’accompagnent dans ta préparation pour les courses à venir ? Sur l’aspect physique, mental, logistique…

C’est très important d’être entouré de personnes de confiance et « de qualité ». Il faut bâtir une réelle équipe compétente autour de soi. Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler avec :

Comment se prépare-t-on pour naviguer à deux sur son bateau ?

Pour ma part, il est essentiel d’avoir un bon feeling avec le co-skipper, de pouvoir pleinement s’exprimer et d’être en confiance l’un avec l’autre. Il faut apprendre à se connaitre sur l’eau et naviguer ensemble pour créer des situations diverses et intégrer un mode communication claire et définir les tâches de chacun.

Quels aspects de ta préparation peuvent faire la différence face à tes concurrents lors de la Transat Jacques Vabre ou de la Route du Rhum ?

Tous les points sont importants. C’est souvent dans les détails que la différence se fait.

La première chose, c’est que le nouveau Class40 est très bien pensé et très bien construit. Nous avons vraiment pris le temps de réfléchir chaque élément et chaque étape de sa construction.

Ensuite, mon équipe technique : préparateurs, voiliers, … Ce sont des personnes avec qui je travaille et navigue depuis longtemps maintenant. Ce sont des personnes en qui j’ai confiance et qui ont un excellent niveau dans leur domaine.

Enfin, un point important est le travail sportif sur l’eau. Pour ma part, j’ai choisi cette saison de faire ce travail avec un staff de coach et un co-skipper de très haut niveau. Si tout se passe bien, cela devrait porter ses fruits.

(visuel de couverture © Yvan Zedda)