Quand 2022
rime avec navigation en solitaire

Après une première saison à bord de son Pogo S4 marquée par une belle 2e place dans la 40’ Lamotte puis une 10e place dans la Transat Jacques Vabre et lors de laquelle il a pu découvrir, fiabiliser puis optimiser sa monture, Jean Galfione se prépare à une nouvelle belle année sur le circuit des Class40. Une année qui va se jouer, pour l’essentiel, en solo avec, au programme, la mythique Route du Rhum – Destination Guadeloupe. En préambule, le skipper de Serenis Consulting, participera à la CIC Normandy Channel Race en double avec le très expérimenté Vincent Riou, puis à la Drheam Cup avec un objectif avoué : jouer aux avant-postes dans une classe qui vit actuellement plus qu’une mutation, une véritable expansion !

Photo © Vincent Curutchet

Photo © Thomas Deregnieaux

Alors que son bateau a été remis à l’eau il y a une quinzaine de jours, Jean Galfione entame sa deuxième saison à bord de son Pogo S4 avec à la fois beaucoup d’envie et de détermination. Et pour cause, cette année 2022 est celle de la 12e édition de la Route du Rhum. « Tout ce qui a été fait depuis l’année dernière l’a été avec, en filigrane, cette fameuse transat. La Jacques Vabre, notamment, a été très importante pour me mettre dans le coup et apprendre au côté d’Éric Péron avant de me concentrer sur le gros objectif sportif qui m’attend à présent », explique le navigateur. Les 4 600 milles qu’il a effectués entre Le Havre et Fort-de-France en novembre dernier ont, de fait, été riches en enseignements. Précieux pour définir les points à travailler et à améliorer. « Lors du chantier de cet hiver, nous avons procédé au carénage, à la révision de l’ensemble du gréement, à quelques petites modifications sur le pont puis à quelques aménagements intérieurs pour gagner en termes de confort et de sécurité. Rien de très conséquent mais bien plus important qu’il n’y paraît », a détaillé le skipper de Serenis Consulting qui a, entre autres, ajouté des bannettes à bord de sa machine, modifié la position et la forme de certains cale-pieds, ou encore ajouté des main-courantes à l’avant. « Ce sont de petites évolutions en termes d’ergonomie qui permettent à la fois de bien se reposer et ne plus avoir peur de tomber dans le bateau et de se blesser », souligne l’ancien perchiste.

Prendre de la confiance en solo…

S’il a déjà effectué quelques navigations techniques pour valider les petites modifications réalisées ces derniers mois, il réalise actuellement une première phase intensive d’entraînement à Concarneau, en double avec Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe 2004-2005 et double vainqueur de la Transat Jacques Vabre en IMOCA en 2013 et 2015. « Ce bloc de dix jours va nous permettre de préparer la CIC Normandy Channel Race (programmée du 13 au 22 mai, ndlr). Je me réjouis de disputer cette course avec lui. Il a accepté avec beaucoup d’enthousiasme d’être mon co-skipper et il a tout de suite compris mon projet. C’est quelqu’un qui aime transmettre. Régater à ses côtés va me permettre de continuer de progresser », assure Jean dont le but reste de monter progressivement son niveau de jeu, sans toutefois griller les étapes. « Le solitaire est très différent du double ou de l’équipage. Ce n’est pas la même façon de naviguer. Je dois acquérir des réflexes pour gagner en aisance. L’objectif, c’est d’y aller crescendo, en naviguant dans toutes les conditions possibles, en enchainant les manoeuvres et en profitant de chaque opportunité possible, comme les convoyages ou quelques stages organisés par Lorient Grand Large par exemple. Répéter les gestes pour finir les automatiser est l’une des clés pour faire le plein de confiance », relate le marin qui aura, lors de la Drheam Cup (du 13 au 24 juillet), l’occasion de se frotter à la concurrence en mode course et de valider sa qualification à la Route du Rhum dont le coup d’envoi, rappelons-le, est prévu le 6 novembre prochain à Saint-Malo.

… et jouer aux avant-postes

« J’ai tiré les leçons de ma dernière participation à l’épreuve il y a quatre ans. J’ai bien identifié mes échecs mais aussi ce qui a marché. L’expérience m’a fait avancer, tout comme celle accumulée depuis. Aujourd’hui, je fais partie des concurrents de la Class40 dotés de bateaux récents et rapides, mais nous sommes une vingtaine. J’ambitionne de naviguer aux avant-postes, je vise le haut du tableau, mais il est difficile de faire des pronostiques vu le plateau de la classe cette année, ce qui enlève, par ailleurs, un peu de pression  », termine Jean Galfione.

Photo © Thomas Deregnieaux