Transat Jacques Vabre :
Ambition double

Après avoir multiplié les entraînements, ces dernières semaines, afin de continuer de prendre en main puis de fiabiliser son nouveau Pogo S4 mis à l’eau l’été dernier, Jean Galfione se prépare désormais à franchir un nouveau cap dans sa préparation à la Route du Rhum 2022.

Le 7 novembre prochain, le skipper de Serenis Consulting s’alignera en effet pour la première fois au départ de la 15e Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Une course pour laquelle il affiche naturellement des ambitions fortes. En ce sens, le navigateur a fait appel à Éric Péron, un ami de longue date mais aussi et surtout un marin au palmarès aussi solide qu’éclectique, pour l’épauler. Son objectif : mixer au mieux ses compétences et l’expérience de son binôme pour continuer, encore et toujours, d’aller de l’avant et progresser.

 

Créée en 1993 dans le but de retracer la route empruntée par les grands voiliers marchands du 17e siècle, la Transat Jacques Vabre a sacré tous les plus grands marins et bat cette année tous les records de participations avec 79 duos engagés, dont 45 pour la seule catégorie des Class40, record absolu pour la classe.

Le match promet donc d’être particulièrement intéressant, d’autant que les prétendants au podium sont nombreux. Parmi eux figure notamment le duo de Serenis Consulting composé de Jean Galfione et d’Éric Péron.

« Avec un nouveau bateau et un tel co-skipper, je ne viens évidemment pas pour regarder les autres mais bel et bien dans une optique de performance. Je sais, bien sûr, que les limites à nos ambitions résident dans la concurrence. Il y a aussi différents points d’interrogation concernant notre gestion du bateau et le bateau lui-même dans la mesure où nous sommes encore en phase de fiabilisation. Dans tous les cas, on y va pour être bon », assure Jean.

Une première pour l’un,
une 5e pour l’autre

S’il s’apprête à découvrir la course, son acolyte, lui, la connait déjà bien pour l’avoir disputée à quatre reprises en IMOCA entre 2011 et 2019, et même y avoir signé un podium en 2017, aux côtés de Morgan Lagravière.

« On a tous les outils nécessaires pour faire quelque-chose de bien, même si l’on manque de navigation par rapport à certains. Il y a de très gros clients. Certains commencent à avoir de la bouteille. Ils connaissent leurs machines sur le bout des doigts et les ont parfaitement bien fiabilisées depuis déjà deux ou trois ans. Nous avons cependant nos propres atouts à faire valoir », détaille Éric qui s’est d’ores et déjà illustré sur les courses au large les plus prestigieuses dont la Volvo Ocean Race (aujourd’hui The Ocean Race), les Monaco Globe Series, le Tour de France à la Voile, la Solitaire du Figaro ou encore la Transat AG2R La Mondiale qu’il a courue à huit reprises, ce qui fait de lui l’un des concurrents parmi les plus expérimentés sur le parcours. « Si le support est différent, la philosophie reste identique », note Eric Péron.

Un duo sur la même longueur d’onde

Ensemble, les deux hommes ont déjà couru la Normandy Channel Race en 2011 puis en 2012 mais s’ils se connaissent bien, c’est avant tout parce qu’ils sont amis à la ville et ce, depuis de très nombreuses années. « Éric est un excellent copain. Cela joue forcément beaucoup en mer car il est ainsi toujours beaucoup plus facile de se dire les choses, en particulier lorsque les situations sont un peu compliquées. De plus, il a un certain recul, un vrai savoir-faire et une expertise très pointue. Cela génère entre nous des discussions intéressantes qui permettent de trouver de bons équilibres car même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous sommes sur la même longueur d’onde ».

Après une belle deuxième place décrochée en tandem avec Alan Pennaneac’h en septembre dernier lors de la Lamotte Malouine 40’ – son unique confrontation à bord de son nouveau « scow » à ce jour -, le skipper a continué d’optimiser sa monture et de prendre ses marques à bord. « On poursuit la découverte de tout son potentiel. Ces dernières semaines, nous avons notamment beaucoup travaillé sur les analyses de performance pour bien comprendre son fonctionnement, puis effectué quelques modifications sur la quête de mât ou sur la grand-voile », précise le skipper de Serenis Consulting. Alors, fin prêt pour la Transat ? Assurément. Le convoyage du bateau entre Roscoff et Le Havre est en cours. Jean restera ensuite sur place jusqu’au départ. Éric, pour sa part, effectuera un aller et retour chez lui, en Bretagne, entre dimanche après-midi et mercredi. Le décompte est clairement lancé !

 

 

(Photos ©Thomas Deregnieaux )